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Le pays du Tseu

Faut-il avoir fait l'X pour traiter du Y ?

27 Août 2013 , Rédigé par Olivier Chambosse Publié dans #Graphie, #bourguignon

Faut-il avoir fait l'X pour traiter du Y ?

Nous ne traiterons pas ici du pronom, du pronom adverbial ou de l'adverbe y, ni du démonstratif y (y'est lu : c'est lui), mais de la lettre y qui se trouve dans un mot tseu quelconque, à une place quelconque de ce mot.

Lorsqu'il constitue la première lettre d'un mot du Tseu, le y, à l'évidence, cache un l, un cl ou un gl initial : le seul mot du Tseu qui déroge à cette règle est le mot yeu (oeil) du moins lorsqu'il est écrit avec cette orthographe car il n'est pas rare de le voir écrit ieu ou jeu, ou oeu ou eu.

L'examen des lexiques nous donne :

yâme et les mots de la famille : là, en amont.

yampote : tique (vient du mot lande),

yand : gland,

yape et les mots de la famille : gifle (de clape),

yèce : glace,

yien et les mots de la famille : lien,

yet, yit et les mots de la famille: lit,

Yeuni, variante de Çhyeuny : Cluny,

Yon, yoñnais : Lyon, lyonnais.

Si nous nous intéressons en parallèle aux mots dans lesquels le ble, cle, fle, gle, ple se prononcent bye, kye, fye, ye, pye tels que traubye, râkyer, fyacon, oñye, soupye, nous voyons à quel point le y s'avère intéressant d'emploi.

Et puis il y a tous ces mots où la voyelle précédant le y doit être prononcée séparément. Un exemple vaudra mieux qu'une explication. Deux mots français tout d'abord :

  • paysan se prononce pai-isan en français et pa-isan en tseu,

  • boyau se prononce boi-iau en français et bo-iau en tseu.

Maintenant penchons nous sur deux mots du tseu :

  • crayeu : cra-yeu (crédule en français), attention à ne pas dire crai-ieu comme pour crayon,

  • foyâ : fo-yâ (hêtre en français), attention à ne pas dire foi-iard comme dans foyer.

Pourquoi couper en pièces ces mots comme s'il s'agissait de bas morceaux de viande ; les mots du Tseu valent bien sa viande et il serait facile de leur rendre leur intégrité graphique en dotant le y d'un joli tréma, le tréma ayant pour fonction d'obliger à prononcer la voyelle qu'il surmonte ou celle qui la précède, ce qui revient au même : nous écririons alors paÿsan, boÿau, craÿeu ou foÿâ Ce choix orthographique, tout simple, ne dérouterait pas le lecteur non patoisant et nécessiterait un bien petit effort de normalisation pour celles et ceux qui écrivent le Tseu.

Si maintenant on prolongeait le raisonnement et on remplaçait ce ÿ par un simple ï on obtiendrait les mots païsan, boïau, craïeu ou foïâ, leur écriture et leur lecture iraient de soi et le y serait alors réservé aux usages déjà examinés ci-dessus.

Une autre solution consisterait à doter la voyelle précédant le y d'un accent grave (AltGr+7), le païsan deviendrait pàysan, le boïau deviendrait bòyau et le tuïau tùyau.

En résumé, il nous faudra choisir entre :

paÿsan, païsan et pàysan

boÿau, boïau et bòyau

tuÿau, tuïau et tùyau

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L
A vrai dire, je ne sais quoi dire. OK pour bòyau et la suite, paysan, je ne sais pas et traubye (que tout le monde lit traubie) encore moins. Je ne veux pas polémiquer sur le terrain de l'orthographe.Il me semble qu'un peu de diversité n'est pas grave, ce qui ne veut pas dire écrire n'importe comment. Ex : la chiée ou la kiée ( la clef)......la frecassie ou la feurcachie ( la fricassée).....le fraizi ou le fraiji (le fraisier)....le diabe ou le djabe (le diable)<br /> Ne pas oublier le sous-titre : archipel.
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E
Bien sûr, d'autant plus que la prononciation du patois (sans même parler du vocabulaire) n'est pas identique d'une commune à l'autre. <br /> Tu as donc parfaitement raison sur ce point (et c'est bien pour ça qu'on peut parler de &quot;l'archipel&quot; du Tseu.)
E
La solution qui consiste à placer un accent grave sur la voyelle précédant &quot;y&quot; me semble être celle qui défigure le moins les mots. C'est aussi la solution qu'avait retenue Émile Viollet dans ses transcriptions de textes patois.<br /> Une exception est néanmoins envisageable: le &quot;y&quot; de &quot;paysan&quot; ne se prononce pas; nous avons un hiatus entre deux sons vocaliques, alors que celui de &quot;boyau&quot; ou &quot;tuyau&quot; se prononce comme un &quot;yod&quot;. Peut-être devrait-on envisager d'utiliser le &quot;ï&quot; dans le cas où le &quot;y&quot; ne se prononce pas et préférer la graphie &quot;païsan&quot; à &quot;pàysan&quot;?<br /> Mais en définitive, c'est sans doute l'usage, s'il s'en développe un, qui devra décider de la meilleure forme à adopter.
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O
Surtout, évitons les exceptions, quand bien même elles seraient parfaitement justifiées sur le plan linguistique. Personnellement je penche pour l'accent grave dans tous les cas, sans états d'âme !