Faut-il avoir fait l'X pour traiter du Y ?
Nous ne traiterons pas ici du pronom, du pronom adverbial ou de l'adverbe y, ni du démonstratif y (y'est lu : c'est lui), mais de la lettre y qui se trouve dans un mot tseu quelconque, à une place quelconque de ce mot.
Lorsqu'il constitue la première lettre d'un mot du Tseu, le y, à l'évidence, cache un l, un cl ou un gl initial : le seul mot du Tseu qui déroge à cette règle est le mot yeu (oeil) du moins lorsqu'il est écrit avec cette orthographe car il n'est pas rare de le voir écrit ieu ou jeu, ou oeu ou eu.
L'examen des lexiques nous donne :
yâme et les mots de la famille : là, en amont.
yampote : tique (vient du mot lande),
yand : gland,
yape et les mots de la famille : gifle (de clape),
yèce : glace,
yien et les mots de la famille : lien,
yet, yit et les mots de la famille: lit,
Yeuni, variante de Çhyeuny : Cluny,
Yon, yoñnais : Lyon, lyonnais.
Si nous nous intéressons en parallèle aux mots dans lesquels le ble, cle, fle, gle, ple se prononcent bye, kye, fye, ye, pye tels que traubye, râkyer, fyacon, oñye, soupye, nous voyons à quel point le y s'avère intéressant d'emploi.
Et puis il y a tous ces mots où la voyelle précédant le y doit être prononcée séparément. Un exemple vaudra mieux qu'une explication. Deux mots français tout d'abord :
paysan se prononce pai-isan en français et pa-isan en tseu,
boyau se prononce boi-iau en français et bo-iau en tseu.
Maintenant penchons nous sur deux mots du tseu :
crayeu : cra-yeu (crédule en français), attention à ne pas dire crai-ieu comme pour crayon,
foyâ : fo-yâ (hêtre en français), attention à ne pas dire foi-iard comme dans foyer.
Pourquoi couper en pièces ces mots comme s'il s'agissait de bas morceaux de viande ; les mots du Tseu valent bien sa viande et il serait facile de leur rendre leur intégrité graphique en dotant le y d'un joli tréma, le tréma ayant pour fonction d'obliger à prononcer la voyelle qu'il surmonte ou celle qui la précède, ce qui revient au même : nous écririons alors paÿsan, boÿau, craÿeu ou foÿâ Ce choix orthographique, tout simple, ne dérouterait pas le lecteur non patoisant et nécessiterait un bien petit effort de normalisation pour celles et ceux qui écrivent le Tseu.
Si maintenant on prolongeait le raisonnement et on remplaçait ce ÿ par un simple ï on obtiendrait les mots païsan, boïau, craïeu ou foïâ, leur écriture et leur lecture iraient de soi et le y serait alors réservé aux usages déjà examinés ci-dessus.
Une autre solution consisterait à doter la voyelle précédant le y d'un accent grave (AltGr+7), le païsan deviendrait pàysan, le boïau deviendrait bòyau et le tuïau tùyau.
En résumé, il nous faudra choisir entre :
paÿsan, païsan et pàysan
boÿau, boïau et bòyau
tuÿau, tuïau et tùyau
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