La botreule
Une botreule ou botrelle, selon la prononciation locale, c'est une personne de petite taille, de sexe féminin.
Pour désigner un homme de petite taille on utilise les termes de botrelâ ou de boteriaud. Tous ces termes viennent du vieux français boutrel, crapaud, ce batracien au repos paraît en effet très court sur pattes.
Au contraire, le bottacul, que l'on pourrait écrire botte-à-cul doit son orthographe à l'image très parlante d'un individu dont les membres inférieurs sont particulièrement courts ce qui fait que lorsqu'il chausse des bottes elles lui montent au dessus du genou.
Il serait souhaitable de ne doubler le "t" que dans le mot bottacul pour respecter l'étymologie puisque le boutrel n'a rien à voir avec les bottes.
Signalons au passage qu'en Savoie, le bottacul appelé également tapacul, est un tabouret de traite d'extérieur, à un seul pied central (idéal pour les terrains en pente), doté d'une bride de cuir permettant de se déplacer de vache en vache avec son siège solidement attaché aux hanches, les deux mains restant libres pour transporter les seaux. Le tabouret de traite du Pàys du Tseu, le chèlon (dérivé du vieux français sèle, siège sans dossier, du latin sella, siège) est doté de 3 pieds et n'a pas de courroies ; il faut dire que la traite à l'extérieur n'était pratiquée qu'assez rarement.
Et si la botrelle vous a remis en mémoire Théodore Botrel, je tiens à vous préciser que cet auteur incontournable de chansons populaires (la Pimpolaise est la plus connue) était de petite taille si l'on en juge par la photo tirée de lui et sa première épouse vers 1900 ; on aurait sans doute pu le traiter de botrelâ, mais la plume de Botrel était bien trop acérée pour s'y risquer.
Vous avez sans doute souri à "la plume de Botrel" en pensant à l'expression relative à un individu très désargenté : "Ôl est tsardzi d'sous cment un crapiaud d'pyeumes !" Il est chargé d'argent comme un crapaud de plumes !
Dze rvindrai un d'ces dzos p'vous causer d'eun aute mot du Tseu.
L'Olvî d'Vaux