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Le pays du Tseu

A notre ami André Fargère

24 Mars 2015 , Rédigé par Olivier Chambosse Publié dans #Evénements

A notre ami André Fargère

Voici le petit texte en patois, suivi de sa traduction, qui a été lu le 10 mars lors des obsèques de notre ami André Fargère, membre actif et assidu de notre Cardzot.

Dédé,

 

Dz’crayins qu’t’aros vivu tanque à cent ans, mâs, ouate,  vlà-ti pas qu’ t’as dreumi, dreumi apeu achtheure, te dreumes toudze. Te les  as laichis tot sus les gârs apeu les feuilles du Cardzot d’Seuvgnon. T’as été rtrouwer çhtés qu’étint dave nos pe causi dans  l’patois du pàys apeu qu’sant partis dvant ta. Y’est seûr, t’vas pouya doñner des noviaux à la Guite Varennes, au Dzean Comte, au Guy Rnaud que dreumant au çhmentîre. Te vas arri rtrouwer to père, ta mère apeu tos çhtés qu’ant fordzi noute pàys, qu’ant vivu su çte târre deurant des sièclles.

Ta arri, t’as bié fordzi, toudze à rveuilli dans les âbres des aïeux quoî qu’t’as su dère qui qu’étot l’père du père de la sû de l’onclle de la grand mère de chtu-là obin de chti-là.

Apeu te rveuillos sos les âbres de notés bôs pe rméchi les tsampignons ; te les cognaissos bié, p’ leu ptchet nom en latin, i’avint pas d’nom patois.

T’as enco bié fordzi en montant su les pllintses du tchâtre de Seuvgnon ; t’awos l’rôle du Prosper qu’étot marii à la Fernande dans la piéce « Vés la Félicie » ; apeu dz’compte pas totes les histoères, les souvnîs que t’nos a racontés. Atsi bié Dédé,  te vas nos faire faute, mâs, faut pas t’biler peur nos, nos vindrans tos un dzo en Tsamporlain.

 

 

 

Nous pensions que tu aurais vécu jusqu’à cent ans, mais, penses-tu, voilà que tu as dormi, dormi, et maintenant tu dors toujours. Tu les as laissés tout seuls les garçons et les filles de l’atelier de patois de Sivignon. Tu es allé retrouver ceux qui étaient avec nous pour parler la langue du pays et qui sont partis avant toi. C’est sûr, tu vas pouvoir donner des nouvelles à Guite Varennes, à Jean Comte, à Guy Renaud qui dorment au cimetière. Tu vas aussi retrouver ton père, ta mère et tous ceux qui ont forgé notre pays, qui ont vécu sur cette terre durant des siècles.

Toi aussi, tu as bien forgé, toujours à fouiller dans les arbres généalogiques où tu as su dire qui était le père du père de la sœur de l’oncle de la grand mère de celui-là ou de celle-là.

Et puis tu fouillais sous les arbres de nos bois pour ramasser les champignons ; tu les connaissais bien, par leur petit nom en latin, ils n’avaient pas de nom patois.

Tu as encore bien forgé en montant sur les planches du théâtre de Sivignon ; tu avais le rôle de Prosper qui était marié à Fernande dans la pièce « Vés la Félicie » ; et puis je ne compte pas toutes les histoires, les souvenirs que tu nous a racontés. Merci bien Dédé, tu vas nous manquer, mais il ne faut pas te faire de souci pour nous, nous viendrons tous un jour en Tsamporlain.

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L
Y a pas grand tsouze à dère d'vant la mô, ste bougrèsse que nos attend. La vie se neûrri d'la mô. La mô se neûrri d'la vie...
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