Allons nous tçhoqter les linguistes ?
Eune polaille qu'a pondu eun û caqueute, tot l'monde y sait, mas vos sez-ti cment qu'alle fait quand alle vout grouer ? Non, alle caqueute pyus...alle tçhoqueute ! Ah, çhtés polailles : p'leur ôter l'envie d'grouer faut les-y tremper l'cul dans y'iau feurde apeu les freumer tras dzos sos l'peurson ! Si is savint cment qu'y s'passe dans les élvâdzes industriels, les pourres chtites ! *
Bien, je ne veux pas traiter ici des moeurs des poules du Tseu mais seulement me pencher sur une graphie, celle du verbe tçhoqu'ter.
Choqu'ter (cho-qu'ter) ne convient pas, au Pàys du Tseu, tous les "CH" se prononcent "TS".
Tsoqu'ter (tso-qu'ter) ne fait pas apparaître le chuintement du "S"
Tchoqu'ter (tcho-qu'ter) exagère le chuintement du "S"
Les mêmes mots dans lesquels on remplacerait l'apostrophe par le "e", seraient immanquablement prononcés en trois syllabes (tçho-que-ter), il faut les bannir absolument si l'on veut transmettre une prononciation correcte. N'oublions jamais que nos lecteurs futurs n'entendront plus parler le patois.
L'emploi du "ÇH" offre la solution médiane, on comprend immédiatement qu'il ne s'agit pas d'un "CH" franc et qu'il faut chuinter cette consonne, à mi-chemin entre "CH" et "SE". Nous écrirons donc "TÇHOQU'TER".
Ça ne vous CHOQUE pas ce TÇHOQU'TER ? On lit quasiment TÇHOCUTER non ?
Faut-il alors faire subir à tous les QUE réduits à QU' du fait de l'amuïssement** du E, le même sort que celui du C suivi d'un E ou d'un EU, à savoir le remplacer par un K ? Nous aurions alors TÇHOKTER, à l'aspect très british. Si l'on prend en considération qu'un certain nombre de patoisants ont opté pour le K en remplacement du C pour distinguer le KE ou KEU du QUE, on comprend vite que ce choix brouillerait les cartes alors que l'on entend simplifier. Ils écrivent "le keuré" (le curé), la "keurde" (la courge), "kigni" (couiner) mais "quilli" (glisser).
Il reste une solution, pas très orthodoxe mais fort pratique, consistant à donner au Q la valeur de K sans qu'il soit nécessaire de lui adjoindre un U. Ainsi nous écririons TÇHOQTER et nous pourrions écrire aussi QRI (quérir) plutôt que QU'RI.
Qu'en pensez-vous ? Bondissez sur les commentaires mais ne répondez pas tous à la fois, vous pourriez faire sauter le terminal.
* Traduction : Une poule qui a pondu un oeuf caquette, tout le monde le sait, mais savez vous comment elle fait lorsqu'elle veut couver ? Elle ne caquette plus...elle "tçhoqueute" (intraduisible, elle émet des sons bien spécifiques, très différents de son caquetage habituel). Ah ces poules : pour leur ôter l'envie de couver il faut leur tremper le derrière dans l'eau froide et les enfermer pendant 3 jours dans une cage. Si elles savaient comment ça se passe dans les élevages industriels les pauvres petites !
** amuïssement : en phonétique, désigne le fait qu'une lettre n'est pas prononcée.