Cardzot n°67
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Quelques mots et expressions glanés ça et là :
bâcheur ou bâsseur : Seuil de porte. Le bas seuil s'opposait au haut seuil (le linteau). Le seuil de la porte, en zone charolaise, se dit "l'pas d'pôrte". Si il est précédé d'une grande dalle on parle de la "piârre de seuil".
beuclâdze : Flambage du porc pour éliminer les soies résiduelles. Ce terme va avec le verbe beucler alors que le terme beucllâdze (beuçhâdze) va avec le verbe beuclli (beuçhi). Pour la finition du beuclâdze on utilisait des brondes de paille.
corner les trontses : variante brionnaise de écorner les tronches. Les tronches ou trontses sont les écornats charolais, des arbres têtards qui étaient ébranchés tous les 6 ou 7 ans pour faire du bois de chauffage. Cette pratique se perd avec l'utilisation des broyeurs.
fornâdze : Il s'agit d'une variante de forni, le fournil.
matsine : En Charolais la machine à battre était appelée la machine, à la française, alors qu'en Brionnais on disait la matsine, sans aucun état d'âme.
mner d'guéret : Cette expression était en usage en limite du Brionnais, juste sur l'autre rive de la Loire. Opération consistant à ramasser la mauvaise herbe sèche d'une terre, à arracher les racines avec la herse à ressort puis l'autre herse et à brûler tous ces débris. La terre restait ainsi une année entière avant d'être de nouveau cultivée.
rlodze : Horloge. Notons ici le compliment d'un éleveur du Brionnais à un autre, au sujet d'une vache particulièrement belle : T'as eune bééite, alle brille cment un rlodze !
En dégustant le traditionnel gâteau du cardzot nous avons évoqué quelques gourmandises :
l'épogne : C'est encore un gâteau en pâte levée, originaire de Savoie, mais bien connu sous ce nom dans tout le pays du Tseu. Epogne aux prâlines ou épogne aux grattons, il y a une épogne pour toutes les circonstances, on y met à peu près tout ce qu'on veut.
la gouère : Galette épaisse, cuite au four. Attention, un (ou une) gouère, en langage des banlieues, c'est un (ou une) français "de souche", par opposition à un beur.
la miéchire : C'est un gâteau en pâte levée au levain ou à la levure de boulanger, sucrée ou salée, qui était cuit dans le four. Ce terme est surtout employé dans le nord-est du Charolais.
le matefaim : C'est une crêpe très épaisse pouvant contenir des pommes de terre ou un autre aliment destiné à bien caler un estomac exigeant. Rabelais le cite avec cette orthographe, francisation du francoprovençal matafan. Il semblerait qu'avant d'avoir la consistance d'une crêpe, le matefaim était une galette.
le tartoillon : Clafoutis. Pendant la guerre on faisait cuire le tartoillon (clafoutis aux fruits, cerises, pommes, poires...) dans le four à pain en le mettant sur une feuille de chou.